Histoire du chien

 

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« SANDEMAN plus beau que jamais
Noir et gigantesque
Christ d’ébène aux bras repliés.
En deuil de tous les cimetières du monde.
En deuil de ses milliards d’oncles.
Avec bras de bois blancs. Repliés. Croisés.
Sur des résurrections impossibles. »

Sandeman a hérité de son oncle, mort dans de mystérieuses circonstances, un « bo-labo » à la pointe de la modernité. Depuis ce laboratoire, il espionne jour après jour, sur son télélecteur, la vie de Nina, une actrice à la mode… et l’enquête sur son chien assassiné, « un malheureux fox sans pedigree sans race sans nom sans protocole ». On découvre les détours de l’enquête pour retrouver l’assassin, et les ravages que font les rumeurs dans l’opinion. Nina n’a t elle pas tué son chien elle même pour s’assurer célébrité, gloire et succès ?
Contre la pensée minutée et la parole débridée, ce texte consacré au deuil et à l’inconscient est aussi une mise en abyme de l’art et de la fiction. Il montre l’histoire en train de s’écrire, et le doute à l’égard de toute fiction.
Hélène Bessette détourne ici la série B comme elle a détourné le roman policier dans Vingt minutes de silence. C’est son texte le plus romanesque. Il y a un parfum de Moravagine et de Dan Yack… mais préservant la manière inimitable, fragmentaire, allusive et espiègle de Bessette !

« En aucun cas, elle, l’héroïne principale de l’Histoire du chien, ne se décide pour la Vérité. / Jamais pour la Vérité. /Beaucoup trop simple la Vérité. »
 
 

Roman français d’Hélène Bessette
Couverture de Dominique Bordes
979-10-95244-20-5 — pages — 18€
Paraît le 21 août 2018

 

 
 
 

Hélène Bessette (1918-2000) a publié 13 romans chez Gallimard entre 1953 et 1973, gagné le prix Cazes en 1954, été à deux reprises en lice pour le prix Goncourt et le prix Médicis. Acclamée par plusieurs auteurs et critiques renommés, cette écrivaine majeure reste encore aujourd’hui étrangement peu connue. Ses romans avant-gardistes mettent à mal les codes narratifs traditionnels. En plus de son œuvre romanesque, elle a tenu une série de journaux et d’œuvres autobiographiques dans lesquelles elle analysa ses influences littéraires, de Chandler à la poésie aborigène, et la souffrance causée par l’absence de reconnaissance qui la mena au bord
de la folie.
Cet oubli injustifié fut comblé par l’éditrice et écrivaine Laure Limongi, qui a publié sept romans d’Hélène Bessette aux Éditions Léo Scheer : Le Bonheur de la nuit (2006), MaternA (2007), Suite suisse (2008), Ida ou le Délire (2009), La Tour (2010), Si (2011), N’avez-vous pas froid (2011), tandis que Julien Doussinault lui a consacré une biographie, la première, en 2008.
Le nouvel Attila va publier dans son label Othello l’œuvre intégrale d’Hélène Bessette, qui donne à voir un monde intime, personnel et puissant, à l’image des hommes et des femmes qui y vivent.