« Le mur entourait l’orphelinat comme une couleuvre cachée. Énorme. Si elle t’enlace, elle te prend avec sa queue et il n’y a plus de fuite possible. »
Deux enfants, Lem et Isaac, vivent dans un orphelinat cerné de murs montant jusqu’au ciel. Ils tentent d’apercevoir à travers un trou du mur la Grande Eau, symbole pour eux de toutes les libertés. Nous sommes au lendemain d’une guerre, dans un établissement régi par quelque dictateur, sans autre espace laissé à l’imaginaire que ce trou, qui canalise espoirs, paroles et prières.
Lem nous raconte ce cauchemar éveillé, frénétiquement, comme s’il n’y avait pas de lendemain, comme si les adultes ne pouvaient les croire, comme si tout était trop irréel pour être vrai. Les enfants rêvent que la Grande Eau se rapproche, absorbe les étoiles, qu’elle les embrasse et les enveloppe comme une mère en recouvrant tout sur son passage. Mais peu à peu, les murs se recouvrent de lettres rouges, le ciel devient de flammes, le vent rouge emporte les étoiles, et la sécheresse menace.
La prose répétitive et incantatoire de Živko Čingo déchire la norme, perce le cœur, et transcende d’une manière hallucinée la malédiction de Lem et d’Isaac.
Texte de Živko Čingo
Traduit du macédonien par Maria Bejanovska
Dessins de Giovanna Ranaldi
Collection Calques
Prix Nocturne 2014
978-2-37100-029-2 – 224 pages – 16€



“Un conte au lyrisme noir irradié par l’amitié de deux orphelins, où un enfant au rire invincible initie son ami à la force du rêve. Les saisons, la rigueur du climat, le froid glacial, la tempête tissent une trame météorologique qui soutient le flux tendu de l’écriture.”
Frédérique Fanchette, Libération
“On peut aujourd’hui redécouvrir cette ténébreuse fable d’apprentissage, dont l’onirisme de la langue et la fulgurance des images écrasent tout discours attendu.”
Baptiste Liger, Lire
“Un roman perturbant.”
Didier Garcia, Le Matricule des anges
« Véritable texte d’enfance, habité par une voix extraordinaire qui saisit toute l’affectivité qu’un regard d’enfant peut contenir, empreint d’une naïveté qui est la seule réponse à tout ce qu’il y a de machiavélique, de planifié, de préformaté dans le regard adulte. »
Nikola, sur Paludes
“Živko Čingo transforme en une poignante et poétiquement déroutante fable enfantine les drames de la mise en place d’un totalitarisme sous pression, au début de la Guerre Froide.”
Hugues Robert, librairie Charybde
“Ce roman, véritable ‘trésor oublié’, est une fable poignante et déroutante sur fond de totalitarisme aux débuts de la Guerre Froide. Un crève-cœur !”
Librairie Mots et Cie (Carcassonne)
“Texte de funambule, équilibre précaire mais tenu, entre deux univers qui ne devraient jamais se croiser : celui, carcéral, d’un orphelinat d’un pays de l’Est, et celle de la liberté, qui malgré toutes les violences, les humiliations, les mensonges, s’insinue, coule, envahit les esprits. Ces deux atmosphères et leur contamination réciproque, font toute la chair de ce texte, insolite, poétique et politique.”
Librairie Le texte libre (Cognac)
“La Grande Eau est plus une œuvre de poète que de romancier, une eau-forte plus qu’un témoignage. Un livre d’inspiration insolite ou fantastique.”
RongeMaille, libraire du Triangle masqué
“Très beau et très joli (magnifiques illustrations) livre dont la force poétique fait que ce texte reste, vous hante…”
Aurélie Jardel, librairie l’Autre Rive (Toulouse) dans Le Temps des libraires sur France Culture
“Puissance du rêve, puissance des mythes de contrebande. Puissance de la Grande Eau. Puissance de la vie bonne, chaude, pulpeuse et rayonnante.”
Coco Patraque, salon-litteraire.com
“Un très beau récit sur la détresse mais aussi le pouvoir de l’imagination chez l’enfant. L’auteur est un magicien des mots.”
Paolina, Le monde de Mirontaine
“La Grande Eau que l’on peut apercevoir si on arrive à regarder à travers les murs. Métaphore magnifique de ce que peut être la liberté et son désir. Živko Čingo nous offre en la personne de Lem, un héros et un narrateur à la langue étonnante, avec ses mots à la fois brutaux et poétiques.”
Gringo Pimento, Addict-culture