« PAR-TIR TA-TA-TA
PAR-TIR TA-TA-TA
PAR-TIR TA-TA-TA »
Chant de survie, roman choral, manifeste d’une horde en mouvement, Les Samothraces est le cri poussé par trois femmes qui incarnent le visage et la voix d’un cœur anonyme de migrants : Madame Pépite, Sambre et Sissi la Starine ont tout, dans le désespoir comme dans la parole, des premiers personnages beckettiens sur cette route jalonnée d’obstacles et à jamais inachevée. Mais l’Auteur a aussi puisé au lexique des poètes ultramarins St John Perse et Victor Segalen.
Ce texte épique est découpé en stations : la demande de visa, l’autobus surchargé, la barque du passeur, le camp de transit, les geôles
policières. Toujours en mouvement, écrasées les unes contre les autres, ne progressant jamais, échouant souvent, ces femmes mettent en mots le désordre du monde dans un style lyrique et panique, dynamitant la langue comme les cahots de ce voyage dont on ne voit jamais le bout.
Samothrace… ironiquement tiré du nom de la statue découverte en 1863 sur l’île grecque de Samothrace : statue de la déesse ailée Niké, personnification de la victoire…
Récit français de Nicole Caligaris
979-10-95244-05-9 – Leporello de 14x28cm dépliable sur 6,60m de long – 27€
Au même office de mars est réédité, au Nouvel Attila, le premier roman de Nicole Caligaris, La Scie patriotique, dans une édition augmentée des gravures de Denis Pouppeville qui l’avaient inspiré.
© Photos d’Augustin Jacob
Patrice Beray, Mediapart