Chaîne

« Alors, des tréfonds de la nuit,
là où semble s’évanouir l’oraison jaculatoire, apparaît un spectre… »

Paris, 1974. Étudiant en droit à Nanterre, Kanaan va d’une histoire d’amour à l’autre. Le jour où il plaque la fac pour rejoindre une troupe de théâtre militant, débutent des errances dans un Paris pauvre et insoupçonné, décrivant la misère et la beauté des rues, des précaires foyers africains.
Magnifique chronique sociale de la vie des immigrés africains dans une France gagnée par le racisme, Chaîne est aussi un cri de rage et de combat. Singulier par sa verve et la puissance de son regard sur la ville et la société, Chaîne s’impose comme un livre prophétique, à la langue débridée dans la lignée d’un Céline et d’un Calaferte : un texte magique sur le thème des origines et de la mort.

Roman français de Saïdou Bokoum
Maquette : atelier Cheeri
Collection Incipit
978-2-37100-046-9 – 376 pages – 20€

 
 

Saïdou Bokoum (Guinéo-Malien né en 1945 à Katibougou, au Mali), diplômé de l’EHESS, est une légende du théâtre africain, qui a créé en Côte d’Ivoire la Compagnie du Phénix, l’une des troupes les plus inventives et les plus couronnées de succès de son temps, ainsi que le Centre d’Animation et de Formation à l’Action Culturelle (CAFAC, devenu INSAC). Ses pièces ont été multi jouées et adaptées (Dépossession a été jouée à Avignon en 1970 et a représenté la Zone Europe au 3e festival des Arts nègres à Lagos en 1977 ; Opération coup de poing, En attendant mon groto, Madame le ministre, Chic choc chèque, Allocodrames). Enseignant-chercheur, il a été professeur de théâtre et de tradition orale à l’université Paris-VIII de 2002 à 2010. Il a reçu le premier “Prix de la critique” remis par les journalistes ivoiriens à un dramaturge metteur en scène et est chevalier du Mérite National ivoirien. Entièrement réécrit depuis sa première édition (Denoël, 1974), Chaîne, qui a frolé le prix Goncourt en 1974, est son premier roman. C’est la première fois qu’un Africain figurait parmi les finalistes du Goncourt.
 
 

Les libraires

« Tous les tremblements de l’âme sont présents dans ce livre : l’exil, la solitude, l’amour brut, le sexe comme quête d’une identité brisée. Les cauchemars, les hontes, les hallucinations, les folies et le swing d’une langue en fusion à la fois naïve et abrupte, se croisent et ensorcellent dans ce texte-joyau image d’une époque disparue : le Paris de l’Afrique pauvre des années 70. Un livre aussi puissant que dérangeant. Un livre qui compte. »
Charlotte Desmousseaux, La vie devant soi (Nantes)
 
« Ici tout prend feu, les hommes, les femmes, les villes, les errances, les luttes, les jouissances. Les bas-fonds de Paris regagnent la lumière…incandescente et magnétique ! »
Mickaël, Delamain (Paris)
 
« Corrosif, enfiévré, et puissant. Un grand coup de coeur magnétique.Saïdou Bokoum écrit comme on combat, dans une poésie déchaînée. »
Antoine Jarrige, Cultura (Bègles)
 
« Un texte rageur. De l’émotion, de la gouaille, une envie de vivre, une envie de mourir… A découvrir de toute urgence ! »
Marie Laure Turoche, Librairie Coiffard (Nantes)
 
« Les mots se bousculent et vous embarquent ! Un vrai enchaînement de claques ! »
Monica, Mollat (Bordeaux)
 
« Une écriture vivante très contemporaine, un texte qui semble avoir été écrit aujourd’hui ! »
Corinne, L’Annexe (Malaucène)
 
 

La presse et les blogs

« Ici, l’exil enduré, la solitude dévorante, les hontes minuscules, la colère sourde, l’amour sans fard, le sexe sans retenue et l’exclusion implacable – tout ce qui travaille en creux l’individu – se télescopent pour dire l’odyssée d’une reconstruction, d’une quête d’identité individuelle. […] Une fable ingénieuse sur les origines et un objet littéraire sans précédents »
Sarah Gastel (Librairie Terre des livres), Page des libraires (10/10/17)
 
« Quand tous les regards de la littérature africaine sont portés sur les potentats écrasant les populations africaines et les désillusions des indépendances, Bokoum regarde la diaspora. Regard terriblement actuel. Les formes de l’écriture sont disruptives. Le rêve autorise toutes les folies. »
Gangoueus, Chez Gangoueus (21/10/17)
 
« J’aime, dans Chaîne, cette verve, ce mélange de recul vertigineux et de plongeon dans l’épaisseur de la nuit où passent tant d’être blessés et fiers à la fois, j’aime ce côté Carnaval d’Ensor, Paravents de Genet. »
Sylvain Prudhomme
 
« Eternel amoureux et grand contempteur de l’ordre social, Kanaan, le jeune héros noir de Chaîne, porte en lui une fureur de vivre d’essence toute libertaire : pour lui, en 1974, dans le Paris du petit peuple et des immigrés africains, c’est la périphérie qui détermine le centre. »
Frédéric Ciriez
 
« Un chant profond, venu de loin, de bien plus loin que l’auteur, porté par une langue audacieuse, enflammée, fougueuse et incantatoire. »
Jacques Josse, remue.net
 
« Peau noire, masques blancs. Saîdou Bokoum, dramaturge, est aussi un poète enragé qui s’amuse à faire de la langue une prose inaltérable qui explore telle une machine excavatrice les racines de l’identité.
Une prodigieuse réussite qui raconte le difficile métier d’homme, qu’il soit blanc ou noir. »
Brindha Seethanen
 
« Une écriture, un style quasiment incantatoires. La phrase serpente, presque magique, et imprègne durablement le lecteur. »
Thierry Boizet (éditions Finitude)