Le Roi et la Reine

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« L’homme est le roi.
L’illusion de l’homme est la reine.
Ensemble, ils forment la monarchie qui gouverne le monde. »

Au loin la guerre civile fait rage, mais le sexe et la mort dévorent le Roi et sa Reine.

Dans la piscine de son palais madrilène, la duchesse d’Arlanza se montre nue à son jardinier, Romulo, au prétexte que celui-ci « n’est pas un homme ». Mais la guerre civile éclate sur ces entrefaites : le duo va passer la durée de la guerre face à face à l’intérieur du château, dans un huis clos aussi burlesque qu’angoissant.

Entre fantômes et fantasmes, chacun se sent à la merci de l’autre, de ses pensées intimes, de ses troubles… Alors que le château est cerné par les Républicains, Romulo tente de protéger la duchesse, mais il est poursuivi par des images de nudité féminine, et des rêves tour à tour sensuels et inquiets. Il amorce, à l’instar du héros du Bourreau affable, une réflexion sur les hasards et la vérité de la vie, sur la sincérité des êtres, sur les rêves et les illusions. Ici, rien de la guerre ne paraît sérieux.

Assiégés par leurs folies intimes, quand ce n’est pas par celles du dehors, les personnages du Roi et la reine ne savent plus très bien s’ils sont des hommes ou des femmes, des rêves ou des êtres de chair, des morts ou des vivants.

Attila amorce avec Le Roi et la reine la publication d’un long cycle « Ramón Sender », qui alternera inédits et rééditions.

Le Roi et la Reine
de Ramón Sender
Traduction d’Emmanuel Roblès
Dix dessins d’Anne Careil
272 pages — 978-2-917084-052 — 18 €

 
 

senderRamón Sender (1901-1982) est connu comme l’auteur du Requiem pour un paysan espagnol et du Bourreau affable. Journaliste anarchiste, né dans la province d’Aragon, en Espagne, il devient célèbre très jeune par ses prises de positions radicales contre les injustices : lié aux milieux anarcho-syndicalistes, il écrit des romans sur la prison, les ouvriers, les erreurs judiciaires…

Marqué à vie par la guerre civile, où il perd sa femme et son frère – exécutés par les phalangistes -, il s’exile au Mexique, puis aux Etats-Unis : il ne cesse plus d’écrire, laissant plus de 60 romans (dont seulement 10 traduits en français). Des textes atypiques aux thèmes universels : les hasards et la vérité de la vie, la sincérité des êtres, la violence des sentiments, les rêves et les illusions, les contrastes sociaux…

Totalement oublié pendant la période franquiste, durant laquelle ses œuvres sont censurées, il meurt en Californie, en 1982. La plupart de ses livres transposent des épisodes de la guerre civile, en dépeignant l’étrangeté et la complexité des caractères humains dans un monde nimbé de mystères.
 
 

Née en 1978 au bord de la mer, Anne Careil aime les gorges, rocs, pics, caps, et le gamelan… Elle a participé à Als u kon overal gaan, waar u zult gaan ?  (Monsieur Toussaint Louverture), au Grand Hôtel Orbis (Orbis Pictus), et traduit, interprété, disséqué (graphiquement, s’entend) des nouvelles d’Arsène Houssaye, de Thomas Hardy et d’Ewa Lipska.

Son site : annecareil.jimdo.com
 
 

emmanuel-roblesEmmanuel Roblès (1914-1995), né à Oran dans une famille ouvrière, formé à l’École normale d’Alger, fut un compagnon de Camus et un des premiers traducteurs de Garcia Lorca. Interprète auxiliaire de l’armée, puis correspondant de guerre, très impliqué dans la vie littéraire algéroise (cf la revue littéraire Forge, où publient Dib, Sénac, Yacine…), il décroche le prix Femina 1948 pour son roman Les hauteurs de la ville.
Il fonde en 1951 au Seuil la collection « Méditerranée », où il publie Mohamed Dib, Mouloud Feraoun… et Le Roi et la Reine, en 1954.
 
 

“La puissance suggestive de l’écriture senderienne trouve, grâce aux éditions Attila, un écrin parfait, tant l’ouvrage est d’une fabrication soignée (la maquette est signée Jeanne Witta), la mise en page de temps à autre envahie par les inquiétants dessins d’Anne Careil, qui permettent au surnaturel d’insuffler sa petite musique : ici une pluie de main, là quelque somnambule piégé dans son rêve, et ce dans une tradition ingénieusement héritée de Max Ernst, créant un univers parallèle, saturé de diagonales et nappé d’ombres.”
Claro, Le Clavier cannibale

“Le récit d’un lien de maîtresse à esclave dans un château en Espagne. C’est une manière de rêver, et un rêve auquel on croit, puisqu’il est à la fois simple, sombre, élégant et tordu…”
Philippe Lançon, Libération

“Chant d’extase, ou chant funéraire ? Le monde du Roi et la reine est un monde truffé d’illusions.”
Ed Wood, La Taverne du Doge Loredan

“Des sommets incroyables. Une inquiétude permanente. Un texte bouleversant.”
Nikola, Paludes

“Le lecteur, comme un funambule, oscille au-dessus de ses propres abysses sur le fil des dessins envoûtants d’Anne Careil qui illustrent le roman. Le Roi et la Reine se livre par paliers, par persistance rétinienne, délivrant un sentiment d’étrangeté truffé de symboles, de faux-semblants et de mises à nu.”
Lou Darsan, Lou et les feuilles volantes

Les libraires

« Reclus dans un château, il va la servir, elle va l’asservir. Au loin la guerre civile fait rage, mais c’est le sexe et la mort qui dévorent ces deux êtres. Un huis-clos onirique, une fable érotique, une farce tragique : un bien beau livre. »
Stéphane Emond, librairie Les Saisons (La Rochelle)

« Sender mêle lutte des classes et histoire d’amour dans un roman subtil qui met mal à l’aise, intrigue et séduit pour toujours. »
Natacha de la Simone, librairie L’Atelier (Paris)

« Dans un décor quasi-gothique où l’Histoire se joue de la vie des hommes, deux personnages égrènent le spectre des passions humaines. Sender, diablement juste et malicieux, mène son petit théâtre avec brio. Un texte fort, remarquablement construit, qui entraîne le lecteur dans son charme doucement fantastique. »
Romain Mauget, librairie Folies d’encre (Montreuil)

“Le conflit est d’abord évoqué de loin puis, le front se rapprochant, tous les protagonistes de cet affrontement fratricide l’investissent à tour de rôle et se croisent dans la propriété des Arlanza. Le rapport entre le jardinier, Romulo, et la duchesse symbolise l’affrontement de classe qui partage tout le pays. Commencent alors de difficiles et encombrants déplacements sur l’échiquier des Arlanza. (…) Romulo va se retrouver propulsé sur le front de l’Histoire en même temps qu’il dépasse, par la force des choses, tout ce qu’il ne s’attendait pas à vivre. Une histoire d’amour dérisoire, distante, à sens unique.”
Romain Mollica, librairie Folies d’encre (St Denis)

« Dans Le Roi et la Reine, la folie côtoie le burlesque, tout le monde peut devenir tout et son contraire, le lecteur danse dans son assiette tandis que le monde explose à une poignée de kilomètres de là. Kafka et Cervantès en train de festoyer comme on se bat en duel… »
Jean-Jacques Descamps, Auch diffusion

« Un huis-clos sensuel étouffant. Une très belle maîtrise du récit. Marivaux pendant la guerre civile espagnole ! »
Fabrice Langlais, Libralire (Paris)

« Un univers de désirs troubles et de contradictions… Une atmosphère inoubliable. »
Patrick Frêche, librairie Le Rivage (Royan)