Requiem pour un paysan espagnol – Le Gué

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« Celui qui meurt, qu’il soit riche ou pauvre, est toujours tout seul, même si les autres vont le voir. La vie est ainsi, et Dieu qui l’a créée sait pourquoi. »

Deux récits de la guerre civile espagnole. Deux paraboles étincelantes sur la justice et la culpabilité.

1936. Un vieux prêtre, Mosen Millan, s’apprête à célébrer une messe de requiem pour un jeune homme du village : un jeune républicain qu’il a vu naître et grandir, et qui a été exécuté par les phalangistes… à cause de lui… et malgré lui !

Le récit, très bref et resserré, est organisé selon les souvenirs du prêtre, qui déroule la vie du jeune homme et, à travers lui, d’un village aragonais typique aux débuts de la République espagnole. Les premières actions républicaines se heurtent alors à la puissance des notables locaux, et à l’arrivée d’une troupe de phalangistes soutenant les droits de ces derniers, au besoin par la terreur et par la violence.

Le Requiem est ici suivi d’un texte posthume, totalement inédit en français, encore plus bref et frappant s’il se peut : Le Gué. Une jeune fille est persuadée d’avoir dénoncé aux autorités son beau-frère — dont elle était amoureuse — par dépit et jalousie. Ce souvenir, et ce secret, la hantent quotidiennement…

À part dans l’œuvre de Ramón Sender, Requiem et Le Gué en sont la face la plus pure.

Requiem pour un paysan espagnol,
suivi de Le Gué
de Ramón Sender
Traduction de Jean-Paul Cortada (Requiem)
et de Jean-Pierre Ressot (Le Gué)
Couverture et frontiscpices d’Anne Careil
176 pages — 978-2-917084-168 — 15 €

senderRamón Sender (1901-1982) est connu comme l’auteur du Requiem pour un paysan espagnol et du Bourreau affable. Journaliste anarchiste, né dans la province d’Aragon, en Espagne, il devient célèbre très jeune par ses prises de positions radicales contre les injustices : lié aux milieux anarcho-syndicalistes, il écrit des romans sur la prison, les ouvriers, les erreurs judiciaires…

Marqué à vie par la guerre civile, où il perd sa femme et son frère – exécutés par les phalangistes -, il s’exile au Mexique, puis aux Etats-Unis : il ne cesse plus d’écrire, laissant plus de 60 romans (dont seulement 10 traduits en français). Des textes atypiques aux thèmes universels : les hasards et la vérité de la vie, la sincérité des êtres, la violence des sentiments, les rêves et les illusions, les contrastes sociaux…

Totalement oublié pendant la période franquiste, durant laquelle ses œuvres sont censurées, il meurt en Californie, en 1982. La plupart de ses livres transposent des épisodes de la guerre civile, en dépeignant l’étrangeté et la complexité des caractères humains dans un monde nimbé de mystères.

Née en 1978 au bord de la mer, Anne Careil aime les gorges, rocs, pics, caps, et le gamelan… Elle a participé à Als u kon overal gaan, waar u zult gaan ?  (Monsieur Toussaint Louverture), au Grand Hôtel Orbis (Orbis Pictus), et traduit, interprété, disséqué (graphiquement, s’entend) des nouvelles d’Arsène Houssaye, de Thomas Hardy et d’Ewa Lipska.

Son site : annecareil.jimdo.com
 
 

“Un texte comme un couteau en plein soleil, tranchant, parfait, tragique (…) On n’a pas fini de redécouvrir Sender”
Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné, 26.05

“Entre le spectre des disparus, et les vivants qui errent sur terre comme des fantômes, la mort est omniprésente (…) L’un des plus beaux textes sur la guerre d’Espagne”
Fleur, Ces mots-là c’est Mollat

“Une langue simple mais prégnante, toujours prête à basculer vers une irréalité inquiétante”
Mickaël Demets, Evene.fr

“Tout dire (et transmettre) en usant simplement de l’ellipse et de la suggestion.”
Jacques Josse, Remue.net

“La description des sentiments de culpabilité, de haine, de remords et de la folie naissante est magistrale.”
Petit Sachem

“Une fulgurante partition, un profond sens du récit.”
Serge Airoldi, Le Matricule des anges

“Une brume s’installe, des voix se font entendre… Une tentative désespérée d’enfin se débarrasser de ce secret.”
Nikola, Paludes, Radio Campus Lille

“Loin de toute évidence, Sender amène très subtilement à s’interroger sur les raisons qui poussent un homme à devenir le complice d’un meurtre.”
Euradionantes