Le Fugitif

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« Je me suis réfugié dans l’église pour sauver ma peau, c’était le seul endroit où les fanatiques franquistes, les curritos, ne viendraient pas me chercher. »

Un homme traqué trouve refuge dans le clocher d’une église. Seul, privé de nourriture, comme un rat pris au piège, il observe la vie du village qu’il domine, mais qui ne le voit pas. Il amorce un dialogue avec trois marottes appartenant au système de cloches de l’église, et qu’il identifie aux trois femmes de sa vie : prétexte à des méditations et des digressions sur l’amour, la liberté, l’engagement. Peu à peu, il se détache de la vie…

Se résignant au suicide, il se pend au système de cloches de l’église, qui sonne et révèle sa cachette. Découvert, il est arrêté, jugé, condamné à mort. Mais face à son indifférence de la mort, ses bourreaux décident de suspendre la sentance tant qu’il n’aura pas retrouvé le goût de la vie.

Le fugitif, de Ramón Sender,
traduction de Claude Bleton,
Couverture et collages d’Anne Careil,
224 pages – 978291-7084-434 – 18 €

senderRamón Sender (1901-1982) est connu comme l’auteur du Requiem pour un paysan espagnol et du Bourreau affable. Journaliste anarchiste, devenu célèbre très jeune pour ses prises de position contre les injustices, il a été marqué à vie par la guerre civile espagnole, où il a perdu sa femme et son frère, abattus par les franquistes. Réfugié en exil au Mexique, il n’a plus cessé d’écrire, laissant plus de 60 romans, dont seulement 10 traduits en français. La plupart transposent des épisodes de la guerre civile, en décrivant l’étrangeté et la complexité des caractères humains.
Des romans psychologiques atypiques aux thèmes universels ; les hasards et la vérité de la vie, la sincérité des êtres, la violence des sentiments, les rêves et les illusions, les contrastes sociaux…

 

claude_bletonClaude Bleton est né en 1942 : après sa naissance, il entraîne ses parents loin de Paris, puis les y ramène à la fin des hostilités. À l’école, il apprend des tas de choses à ses profs, puis il devient prof lui-même, et les rôles s’inversent. En 1990, il quitte l’école pour ne pas y mourir. Et se consacre depuis à plein temps à la traduction (en vrac : Carmen Martín Gaite, José Manuel Fajardo, Antonio Muñoz Molina, Manuel Vázquez Montalbán, Gonzalo Torrente Ballester, William Ospina…)

Créateur de la collection “Lettres hispaniques” chez Actes Sud, qu’il dirige jusqu’en 1997, directeur du Collège International des Traducteurs Littéraires d’Arles (1998-2005), il a également écrit et publié Les Nègres du traducteur (Métailié, 2004), Vous toucher (Le Bec en l’air, 2007) et Broussaille (Le Rocher, 2008).

Je n’ai pas parlé du rire et des larmes, des couchers de soleil, de la musique de Bach, de la patience du désespoir chez le joueur de billard, de la seconde de silence qui s’instaure à la fin du concert, avant d’être étouffée par les applaudissements, de ce moment d’humanité suprême qu’est une table garnie entourée de gens qu’on aime, du doute omniprésent qui pétrit la lumière de la vie.” (Claude Bleton)

Née en 1978 au bord de la mer, Anne Careil aime les gorges, rocs, pics, caps, et le gamelan… Elle a participé à Als u kon overal gaan, waar u zult gaan? (Monsieur Toussaint Louverture), au Grand Hôtel Orbis (Orbis Pictus), et traduit, interprété, disséqué (graphiquement, s’entend) des nouvelles d’Arsène Houssaye, de Thomas Hardy et d’Ewa Lipska.

Son site : annecareil.jimdo.com
 
 

« Récit drôle, philosophique, irrévérencieux, parfois poétique comme du Giraudoux, étrange comme du Kafka, Le Fugitif, est, comme il se doit, un roman qui ne cesse de prendre la tangente pour célébrer la liberté. »
David Legoupil, Mediapart

« Un très beau roman servi par une langue extraordinaire »
Reading in the train

« Dans “la chambre du temps”, un narrateur cultivé médite, rêve, en proie à un vertige métaphysique menacé par la mort. […] L’humour pince sans rire de Sender fait merveille et le roman se fait alors bien plus métaphysique et onirique qu’historique. »
Thierry Guinhut

« Le grand art de la fugue entre les doigts experts de Sender sur le grand clavier de la vie meurtrie. »
Serge Airoldi, Le Matricule des anges