L’Empire d’un homme

couv-empire

« Sans savoir pourquoi, les hypothèses sur le monstre me laissaient indifférent. Cet homme était beaucoup plus important que tout ce qu’il avait pu faire. »

L’histoire d’un mort qui ressuscite, et de la lente déchéance de ses meurtriers imaginaires.

Une partie de chasse dans la montagne permet de retrouver Sabino, un homme qui a mystérieusement disparu du village il y a 15 ans, et à l’assassinat duquel tout le monde a cru. Sur fond de tensions sociales et d’exploitation politique du moindre fait divers, deux paysans pauvres ont même été, à l’époque, condamnés pour ce meurtre (supposé).

La résurrection du « fantôme » jette tout le village – de la femme du mort, qui s’est évidemment remariée, aux familles des condamnés ; des plus pauvres jusqu’aux notables – dans un trouble et un malaise sans nom, tandis que le nouveau héros, jadis le villageois « le plus pauvre et le plus insignifiant », acquiert un étrange prestige.

Ce roman est inspiré d’une histoire vraie : un fait divers que Sender avait lui-même couvert, à l’époque, pour le quotidien El Sol. Le roman est ici suivi des articles de presse en question, totalement inédits, et révèlent un Sender journaliste inconnu en français.

L’Empire d’un homme,
suivi de “Le Crime de Cuenca”, de Ramón Sender,
traduction de Claude Bleton,
20 dessins d’Anne Careil,
272 pages – 978291-7084-250 – 18 €

senderRamón Sender (1901-1982) est connu comme l’auteur du Requiem pour un paysan espagnol et du Bourreau affable. Journaliste anarchiste, devenu célèbre très jeune pour ses prises de position contre les injustices, il a été marqué à vie par la guerre civile espagnole, où il a perdu sa femme et son frère, abattus par les franquistes. Réfugié en exil au Mexique, il n’a plus cessé d’écrire, laissant plus de 60 romans, dont seulement 10 traduits en français. La plupart transposent des épisodes de la guerre civile, en décrivant l’étrangeté et la complexité des caractères humains.
Des romans psychologiques atypiques aux thèmes universels ; les hasards et la vérité de la vie, la sincérité des êtres, la violence des sentiments, les rêves
et les illusions, les contrastes sociaux…

Née en 1978 au bord de la mer, Anne Careil aime les gorges, rocs, pics, caps, et le gamelan… Elle a participé à Als u kon overal gaan, waar u zult gaan ?  (Monsieur Toussaint Louverture), au Grand Hôtel Orbis (Orbis Pictus), et traduit, interprété, disséqué (graphiquement, s’entend) des nouvelles d’Arsène Houssaye, de Thomas Hardy et d’Ewa Lipska.

Son site : annecareil.jimdo.com
 
 

claude_bletonClaude Bleton est né en 1942 : après sa naissance,  il entraîne ses parents loin de Paris, puis les y ramène à la fin des hostilités. À l’école, il apprend des tas de choses à ses profs, puis il devient prof lui-même, et les rôles s’inversent. En 1990, il quitte l’école pour ne pas y mourir. Et se consacre depuis à plein temps à la traduction (en vrac : Carmen Martín Gaite, José Manuel Fajardo, Antonio Muñoz Molina, Manuel Vázquez Montalbán, Gonzalo Torrente Ballester,  William Ospina…)

Créateur de la collection “lettres hispaniques” chez Actes Sud, qu’il dirige jusqu’en 1997, directeur du Collège International des Traducteurs Littéraires d’Arles (1998-2005), il a également écrit et publié Les Nègres du traducteur (Métailié, 2004), Vous toucher (Le Bec en l’air, 2007) & Broussaille (Le Rocher, 2008).

Je n’ai pas parlé du rire et des larmes, des couchers de soleil, de la musique de Bach, de la patience du désespoir chez le  joueur de billard, de la seconde de silence qui s’instaure à la fin du concert, avant d’être étouffée par les applaudissements, de ce moment d’humanité suprême qu’est une table garnie entourée de gens qu’on aime, du doute omniprésent qui pétrit la lumière de la vie.” (Claude Bleton)