Mailloux

« Pisseux ! Pisseux ! Pisseux !
Il rêve qu’il pisse
et il pisse pour vrai.
Je lave, je lave, je lave, je lave.
Et c’est la machine qui fait tourner mon rêve en cauchemar. »

Mailloux, c’est l’enfance de Jacques Mailloux, racontée par Jacques Mailloux, pour tous les Jacques Mailloux.
Suite de chapitres courts, visions hallucinées et petites guerres de l’enfance, c’est aussi la tentative de Jacques Mailloux de se débarrasser par la parole de ce « pissou » qui l’encombre, et de l’indifférence familiale. Dans ces histoires attrapées en plein vol, Jacques Mailloux dit la brutalité de la vie, l’inéluctable de la mort, leur beauté, aussi. Il y a des amitiés qui se lient, des hontes qui ne s’oublient pas et parfois, la solitude, aussi. Il y a la force des premiers émois sexuels, les noyés à la pelle, et le démon de Baudelaire près de la grosse roche de la honte.
La Guerre des boutons, en plus trash et plus contemporain. Dépassant les personnages de la vie ordinaire (père alcoolique, mère insensible), le récit atteint une dimension mythique tout en se heurtant à la plus pure trivialité.

Texte d’Hervé Bouchard
Photographie de couverture de Roger Ballen
Maquette : atelier Cheeri
Collection Incipit
978-2-37100-030-8 – 160 pages – 17€

 
 

Hervé Bouchard est né à Jonquière, au Québec, en 1963, et est professeur de lettres à Chicoutimi.
La même année que Mailloux, en 2006, il a publié Parents et amis sont invités à y assister (Grand Prix du Livre de Montréal) au Quartanier, roman à la lisière du théâtre, chant collectif et familial fait de monologues entrecroisés. Pour les enfants, il écrit Harvey (éditions La Pastèque, 2009), sur le souvenir des personnes disparues, qui a été auréolé de nombreux prix au Québec.
 
 

Roger Ballen (New York, 1950) a vécu et travaillé trente ans comme géologue dans les campagnes et les petites villes d’Afrique du sud. Il photographie d’abord les rues désertes, l’intérieur des maisons (Dorps, 1986, Platteland, 1994).
Longtemps resté fidèle aux formats carrés et à un noir et blanc radical, son style évolue vers la fiction documentaire, avant d’intégrer
dessins, peintures, sculptures.
À partir de l’an 2000, les marginaux dont il a d’abord documenté la vie deviennent de véritables acteurs dans des mises en scène puissantes et psychodramatiques (Outland, 2000; Shadow Chamber, 2005). Parfois les gens cèdent la place à des photos, des poupées, des tétines ou des animaux au comportement ambigu.
Roger Ballen a également réalisé des films, comme Asylum of the bird’s ou le fameux clip I Fink U Freeky avec Die Antwoord (visible sur YouTube).
 
 

“Je vous en prie : lisez ce livre, faites cet effort, plongez dans cette langue, cette langue étrange, bourgeonnante, en éclosion permanente, acceptez de vous faire bousculer par elle. […] Faites cette concession, faites ce minuscule sacrifice aux conventions, je vous en prie, faites-le et vous serez récompensé au centuple.”
Grégoire Courtois, librairie Obliques (Auxerre)

« Une langue, un rendu dingue d’une enfance sauvage, fougueuse et éclatée ! un flot ! Une capacité par une langue incroyable à rendre les sensations de l’enfance : les jeux, la brutalité, la sexualité, la mort, l’amour, la cruauté. À la fois drôle et cruel, poétique et brutal. »
Aurélie Garreau, librairie le Monte en l’air (Paris)

« La frénésie des enfants mise en scène comme un carnaval permanent solidement imperméable au désespoir. »
Hugues Robert, librairie Charybde (Paris)

« La langue de Mailloux est un véritable torrent, un flot brut et poétique qui évoque l’enfance avec beaucoup de justesse et de sensibilité. Il suffit de lire quelques lignes pour être saisi par ce rythme étonnant et ces images puissantes – quelques lignes qui se transforment en une lecture d’un seul jet. »
Vincent Ladoucette, Privat (Toulouse)

« Hervé Bouchard invente une langue saisissante pour capter l’enfance sombre et à la fois universelle de Mailloux, enfant livré à lui-même, à sa sauvagerie et à son rapport au monde halluciné et naïf. Ce livre vous empoigne et emporte avec lui un peu de votre innocence. Un livre à part, fort et entêtant. »
Charlotte Desmousseaux, La vie devant soi (Nantes)

« Il faut plonger véritablement dans la langue de Jacques Mailloux : une langue très orale, très imagée qui tend à nous faire saisir ce qu’il y a d’enfance en chacun de nous, à nous faire rappeler ce que cette enfance a d’extraordinaire et d’insaisissable par la langue des adultes et en même temps à quel point elle s’y heurte et s’y confronte sans cesse. »
Nikola Delescluze, radio Paludes

“Une enfance qu’on (se) raconte avec dans la bouche des mots qui se bousculent, des mots simples agencés dans une phrase à tombeau ouvert. Lire ce livre à voix haute.”
David, librairie L’Arbre du voyageur (Paris)

“Plongez-vous dans la prose vivifiante de Mailloux ! Elle chahute comme les eaux d’un torrent, coule sauvage et fraîche, parle d’une enfance, de ses effrois, ses joies, ses douleurs, ses mystères. Un flot qui n’est pas sans rappeler la langue de Novarina. À découvrir absolument !”
Géraldine Chognard, librairie Le Comptoir des mots

“Lire Mailloux, c’est plonger tête la première dans Rabelais, Jarry, Renard et Beckett. Une œuvre majeure d’une force sidérante et d’une poésie insensée, un texte théâtral que l’on a envie de dire et de redire tant les mots ont de puissance.”
Marie-Laure Vanier, Lire au lit

Presse à la sortie du livre au Quartanier

“Allez, amis lecteurs, un imperceptible effort ! Feu missels avariés, ceintures d'”empêchement”, doctes palabres et autres raideurs du cogito ! Cognons-nous à la “honte noire” en desserrant maxillaires et popotin ! Libérons minette, “zigouigoui”, langue de mort-bois et hypocondres. Ouvrons nos écoutilles et célébrons sans façon les confessions scabreuses de Mailloux !”
Jérôme Goude, La Matricule des anges

« Une langue incendiée, vive, débridée. »
Catherine Morency, « La vie devant soi », Le Devoir (2002)

« Il y a une audace sensible dans ce portrait du cauchemar que porte le jeune Mailloux dans son corps comme dans sa tête. »
David Cantin, « Le Drame de l’enfance », Le Devoir (2002)

« Un livre d’apocalypse sur fond de mémoire éclatée, d’identité fracturée, d’enfance recomposée. »
Christian Desmeules, Le Devoir (2006)

« Il n’y a aucun livre que j’ai acheté plus de fois. Je ris aux larmes à chaque fois. Je finis toujours par me demander si ce que j’ai lu est un roman comique, ou un roman tragique, ou peut être du théâtre, ou de la poésie, ou bien si je viens tout simplement d’assister au casse du siècle dans la maison Littérature. »
Antoine Bréa, auteur de Méduses (éd. du Quartanier)

“Mailloux est un livre sur l’enfance, celle de Jacques Mailloux bien sûr, mais pas seulement, sur la cruauté des gamins entre eux, sur la peur et la honte de soi que l’on trimbale toute une vie, et sur les conséquences des petites phrases anodines-assassines qui reviennent en écho.”
Antoine P. (Librairie Le Port de tête)